dimanche 22 mars 2009

HORREA

HORREA, (Hist. anc.) c’étoient des magasins publics établis dans les cités & mansions, & pourvûs d’amas de blés & de chairs salées, pour les distribuer aux soldats en route sur les chemins militaires de l’empire. C’est de-là, que vient le titre de Droit au code, de conditis in publicis horreis ; lesquels condita ou provisions de vivres, devoient être délivrées aux troupes saines, entieres, & non-corrompues.

Les Romains nommoient aussi horrea, les greniers publics dans lesquels ils serroient les grains, pour prévenir la famine, & pour pourvoir à la subsistance du peuple dans les années de disette. Cette police regne encore aujourd’hui dans les états de l’Eglise avec une sagesse admirable.

Outre ces greniers publics de grains établis à Rome, il s’en trouvoit par-tout dans l’empire romain, & même en des lieux champêtres, qui n’étoient connus que par leurs noms de horrea ; c’est ce qui fait que nous rencontrons quelquefois dans l’itinéraire d’Antonin, & dans les tables de Peutinger, ces mots, ad horrea.

On sait, par exemple, qu’il y avoit plusieurs de ces greniers publics dits horrea, dans les Gaules, à Narbonne, à Treves, où une abbaye en retient encore le nom de Horreum ; comme il y a eu pareillement en France divers seigneurs qui placerent leurs granges à quelques distances de leurs châteaux de peur d’incendie, & qui y ajoûterent des maisons pour serrer leurs grains, & pour loger leurs grangers, il s’est formé dans diverses provinces plusieurs villages & familles, qui portent encore aujourd’hui le nom de Grange, de la Grange, des Granges, &c. (D. J.)

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