Ce qui s’est passé en Tunisie indique que le peuple tunisien a certaines caractéristiques et spécificités que plusieurs autres pays arabes n’ont pas.
1 – Depuis son indépendance, la Tunisie a adopté une politique d’éducation publique ouverte qui a été avantageuse pour de larges segments de la population, et grâce à laquelle la société est aujourd’hui capable d’initier le changement d’une manière civilisée, et est pleinement consciente de ses aspirations et de ses attentes de la transformation désirée.
2 – Contrairement à de nombreux pays arabes et maghrébins, la société tunisienne a une large classe moyenne éduquée.
Cela a eu un poids considérable dans les événements de la Tunisie, et a alimenté le désir des Tunisiens pour changer leurs conditions. Cette classe éduquée a mené la révolution malgré l’absence d’une élite qui était censée remplir ce rôle.
De nombreux observateurs ont noté que la naissance et le « succès » de la révolution tunisienne n’étaient pas du tout affectés par l’absence d’une élite qui aurait dirigé et encadré la révolution.
3 – La Tunisie dispose de larges zones urbaines, avec une grande classe urbaine instruite et ouverte aux valeurs des sociétés civilisées et développées. Par conséquent, toutes les protestations et manifestations ont eu lieu dans les grandes, moyennes et petites régions urbaines.
4 – Je pense que le facteur le plus important derrière la révolution tunisienne est l’enracinement de la structure culturelle des valeurs de la réforme depuis Ibn Khaldun, qui pensait que les arabes sont qualifiés pour le leadership intellectuel et l’initiation du changement. Les Tunisiens avaient la même conviction depuis la naissance de leur révolution.
5 – Certains sociologues ont remarqué un phénomène clé en Tunisie, à savoir la réconciliation du peuple tunisien avec son identité arabo-islamique que les régimes de Bourguiba et Ben Ali avaient tenté d’oblitérer.
Grâce à la révolution, la Tunisie va apporter des changements substantiels à sa structure sociale, et jeter les bases d’un système sociopolitique différent de ceux du feu Président Habib Bourguiba et du Président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Cependant, il est difficile pour le moment de prévoir l’orientation finale de cette révolution.
On a tort de croire que tous les problèmes politiques, économiques et sociaux de la Tunisie seraient résolus immédiatement après le succès du premier épisode de la révolution ; ou qu’après le 14 Janvier 2011, la Tunisie sera telle qu’elle était avant la révolution.
La période qui suit toute révolution est généralement très mouvementée avant de réaliser la stabilité. C’est le cas de la Tunisie en ce moment. Certains pensent que la révolution a été réussie, et qu’il est temps de se réjouir des libertés acquises par les Tunisiens, et récolter quelques fruits de la révolution. Alors que d’autres pensent qu’ils doivent continuer les protestations et les démonstrations pour résoudre et consolider toutes les questions mises en attente et qui menacent la révolution. Cette dernière risque en effet d’être volée par des opportunistes ou de dévier des objectifs initiaux du peuple.
Par conséquent, le gouvernement de transition est confronté à de nombreuses difficultés et défis pour satisfaire les revendications des uns et des autres.
Il doit également assurer la bonne gestion du pays, afin d’implémenter les principes de la révolution et appliquer sa philosophie.
C’est la plus grande menace pour le succès de toute révolution. Même si une révolution réussit, cela n’empêche pas les résidus des régimes précédents, et ceux qui en profitent, de guetter la révolution pour saisir toutes les occasions qui pourraient l’entraver, et encourager tout ce qui pourrait la faire échouer, surtout pendant ses premiers jours et mois.
À ce stade, la crédibilité du gouvernement de transition est mise en question, ainsi que son intention de satisfaire les demandes du peuple et répondre à ses attentes de la révolution. Le gouvernement doit être à l’écoute de la population, apaiser toutes les parties, et lancer et mettre en œuvre plusieurs initiatives politiques, économiques et sociales.
Le gouvernement doit également adopter des lois garantissant les droits et libertés des citoyens, préservant leur dignité, et leur permettant de travailler et de contribuer à la société. Il doit aussi passer en revue les conventions et les traités que le peuple trouve injustes ou en conflit avec la souveraineté du pays. Sinon, il serait difficile d’assurer la gestion efficace du pays, et de gagner la confiance du peuple qui a initié la révolution avec de grandes attentes.
La solution réside dans l’application des principes démocratiques, à savoir la réalisation urgente de réformes substantielles, en acceptant les différences d’opinions, et en gérant ces différences en conformité avec les normes mondiales de la démocratieARTICLE DE ALI CHAABANI
Il Volo (Le Vol) un moyen métrage en 3D de Wim Wenders inspiré des expériences de quelques petits villages du Sud d'Italie, devenus exemples d'intégration. Wenders présente l'émigration non pas comme un problème de notre époque dont le Sud est coupable, mais comme une solution à beaucoup de problèmes auxquels l'Occident peut être confronté. L'exode condamnait ces villages à une hémorragie urbaine qui mettait leur existence même en péril. Avec l'arrivée des réfugiés, qui ont fui les malheurs du reste du Monde, ils ont retrouvé une nouvelle vie... 

Soirée hommage aux deux premiers festivals de cinéma d’Afrique. Les nouvelles générations de cinéphiles auront l’occasion de découvrir deux grands prix des années 70 décernés par les festivals de cinéma les plus importants en Tunisie : le FIFAK, Festival International du Film Amateurs de Kelibia et les JCC, Journées Cinématographiques de Carthage. En 1971, Ateyat Al Abnoudi au tout début de sa carrière recevait des mains de Mr Chedli Klibi, Ministre tunisien de la culture, le Faucon d’or pour son film Le cheval d’argile.
En 1972 aussi le long métrage de Tawfik Salah Les Dupes, un des chefs-d’œuvre du cinéma arabe, obtient le Tanit d’or des JCC. A travers la projection de ces deux films en présence de leurs auteurs, Les Rencontres Cinématographiques de Hergla veulent non seulement saluer deux grandes institutions culturelles tunisiennes: les JCC et le FIKAK mais aussi donner au jeune public de la manifestation un avant-gout du patrimoine cinématographique arabe menacé d’oubli.
Le doyen des réalisateurs européens Manuel De Oliveira sera honoré par les Rencontres Cinématographiques de Hergla puisqu’il sera l’hôte privilégié de la manifestation lors de la soirée de clôture de la session 2010.
INVITEES D’HONNEUR HERGLA 2010 : KAHENA ATTIA et ATEYAT El ABNOUDY
Ces deux professionnelles du cinéma arabe et africain seront les invitées spéciales de Hergla 2010.La monteuse tunisienne Kahena Attia a travaillé avec de nombreux cinéastes d’Afrique et d’Europe. Elle a monté les films de Nouri Bouzid, Sembene Ousmane, Cheikh Oumar Sissoko et tant d’autres, ce qui fait d’elle l’emblème du partenariat interculturel. Ateyat El Abnoudy, quant à elle, incarne tout un combat pour faire valoir l’importance du documentaire anthropologique en Egypte. Ses films constituent, depuis les années soixante-dix, des plaidoyers en faveur du monde rural et de la cause des femmes.